Dans tous ses spectacles, la compagnie Via Katlehong Dance défend la culture pantsula dont elle est issue.
Dans les années 60-70, sous le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, les populations rurales noires sont déplacées vers les grandes villes et regroupées dans les townships. C’est dans ces ghettos, où règnent chômage et criminalité, que va naître la culture pantsula, à laquelle s’identifie toute la jeunesse des townships. Comme le hip-hop aux Etats-Unis et en Europe, la culture pantsula est un style de vie, recouvrant mode, musique, danse, codes gestuels et parler. Et comme le hip-hop, elle trouve son terrain d’expression dans la rue.
Dans les années 1990, alors qu’une Afrique du Sud multiraciale se met lentement en place, la compagnie Via Katlehong Dance poursuit le combat protestataire en faveur des jeunes des quartiers pauvres, à travers ses spectacles et performances qui combinent la danse pantsula, sorte de hip-hop non acrobatique mais virtuose par sa rapidité, la tap dance (claquettes percussives avec des chaussures ferrées), le step (claquettes proches du time step américain) et le gumboot, une danse de mineurs à base de frappes des mains sur les cuisses et les mollets.